Une tragédie peut arriver à tout moment et bouleverser les vies des victimes, des proches et des témoins. Face au traumatisme que peuvent représenter un accident grave, une catastrophe naturelle, un acte de violence ou encore un décès soudain, les cantons ont mis en place des équipes d’assistance psychologique d’urgence. Elles répondent présentes dans les plus brefs délais pour offrir écoute, réconfort et assistance aux personnes touchées par un événement traumatisant. Présentation de la cellule neuchâteloise, la Care team Neuchâtel.
Les morts violentes, les catastrophes naturelles ou techniques, les accidents mortels ou encore les dommages à la personne sont des événements traumatisants qui peuvent avoir un impact psychologique important, voire grave, sur une partie des personnes touchées. Pour leur venir en aide, un système de soutien psychologique d’urgence a été mis en place dans pratiquement chaque canton en Suisse.
A Neuchâtel, c’est le Care team qui représente ce maillon essentiel de la chaîne de secours d’urgence. Sa vingtaine de membres sont les Care givers, que l’on peut traduire par « donneurs de soins ». Engagés volontaires au sein de la protection civile, ils et elles sont issus de domaines professionnels variés et ont suivi une formation spécifique à la psychologie d’urgence.
Conduit conjointement par le Service de la sécurité civile et militaire et le Centre neuchâtelois de psychiatrie, le Care team est prêt à intervenir 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 grâce à un système de piquet. C’est la Centrale neuchâteloise d’urgence qui détermine si des Care givers doivent être engagés sur un événement.
A Neuchâtel, en moyenne, le Care team est mobilisé une quarantaine de fois par année. Le soutien des Care givers intervient dans les premières heures de l’événement et peut occasionnellement se prolonger jusqu’à plusieurs jours.
Qu'est-ce que l'aide psychologique d'urgence ?
Quelle que soit la catastrophe, chaque intervention est différente. Face aux tragédies, il n’y a bien sûr pas de réelle solution à donner aux personnes touchées pour aller mieux. Le rôle des Care givers est d’offrir une écoute, un soutien et une présence humaine aux victimes et témoins pendant les premières heures qui suivent le choc. Ils et elles sont formés pour réagir au plus juste et s’adapter au besoin de la personne touchée, qui ne se traduit pas forcément par le fait de parler.
La confrontation directe avec la mort est un événement difficile à gérer pour le cerveau. Les personnes touchées par un événement dramatique peuvent donc développer des réactions psychologiques telles que des difficultés de concentration, des troubles du sommeil, un détachement émotionnel, l’impression d’être « en décalage », ou encore des émotions inhabituelles, telles que de l’irritabilité, de la nervosité, de la culpabilité et de la honte.
Les Care givers informent les personnes sur ces manifestations qui sont tout à fait normales. Ils et elles sont aussi attentifs aux signes de stress aigu, qui peuvent se développer chez environ 20% des personnes touchées par un événement traumatisant. Il est alors essentiel pour leur rétablissement qu’elles puissent entreprendre un suivi rapidement, en étant adressée à des professionnels de la santé mentale, ou si le besoin est urgent, au Centre d’urgences psychiatriques (CUP).
Après les événements, des séances sont organisées pour que les Care givers puissent parler entre elles et eux de ce qu’ils et elles ont vécu sur le terrain. Une façon de pouvoir partager ses ressentis et ses émotions face aux expériences parfois difficiles à digérer.
Un engagement fort
Pour devenir Care givers, il n’est pas nécessaire d’exercer un métier en lien avec la santé mentale, le Care team est ouvert à toutes et à tous dès l’âge de 25 ans. Il faut avoir une facilité à entrer en contact avec autrui et à s’adapter à de nouvelles situations, ainsi qu’une capacité à faire preuve d’empathie et à accueillir des émotions fortes. Les Care givers doivent aussi faire preuve d’ouverture et ne surtout pas juger face à des réactions parfois particulières des personnes en détresse.
L’engagement est dépendant du processus de recrutement au sein du service de sécurité civile et militaire (SSCM), En termes de temps investit, il faut être en mesure d’assurer un minimum de trois piquets et suivre une formation dans le domaine de la psychologie d’urgence, reconnue dans toute la Suisse. Des formations continues sont aussi proposées régulièrement. Les engagés volontaires reçoivent une indemnisation pour les jours de piquet et les heures d’intervention.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Care team du canton de Neuchâtel.