Chaque matin, Maria Reis se rend à Préfargier pour rejoindre l’équipe de l’intendance du CNP. Nettoyage, préparation des salles de conférence, couture ou encore blanchisserie, elle s’occupe avec soin d’innombrables petites tâches qui permettent aux locaux et aux événements de l’institution d’être agréables et accueillants. Un travail d’employée de maison qu’elle aime et qu’elle s’apprête désormais à quitter, après 18 ans au service du CNP.
Le 2 janvier 2007, Maria Reis se rend sur le site de Préfargier pour son premier jour en tant qu’employée de maison, sans rien connaître du milieu psychiatrique. Elle se souvient : « J’avais quelques appréhensions aux débuts, de changer de travail, d’entrer dans un milieu que je ne connaissais pas du tout… J’ai été témoin de moments difficiles, qui touchent, mais j’ai surtout vu que les patientes et patients sont des gens comme tout le monde, ils ont juste besoin de soin. »
Avec son tempérament calme, sa gentillesse et son sens du détail, Maria se sent rapidement à l’aise au CNP et devient une collègue aussi appréciée qu’indispensable. « Ce que j’aime dans mon métier, c’est le contact avec les gens. J’aime échanger quelques mots avec les patientes et les patients, je me suis liée d’amitié avec mes collègues, je m’entends bien avec tout le monde. »
Nettoyage, soutien à l’équipe de restauration, préparatifs pour les événements, travaux de couture, aide à la blanchisserie ou encore gestion de stocks, Maria apprécie aussi la variété que lui offre son métier: « Il y a toujours plein de choses différentes à faire, c’est un travail vivant où on s’occupe des autres et pour lequel j’aime me lever le matin. »
Aujourd’hui, après 18 ans de service au CNP, elle s’apprête à quitter le monde professionnel à quelques jours des fêtes de fin d’année. « D’un côté, je suis soulagée d’arrêter, car au niveau de ma santé, ce travail devient difficile. Mais j’ai aussi de la nostalgie à l’idée de quitter cette partie de ma vie et mes collègues. »
Marin-Epagnier ? "La meilleure commune de Suisse!"
Il y a maintenant 36 ans, Maria Reis quitte le Portugal pour trouver un emploi en Suisse. Tout juste âgée de 25 ans, elle trouve une place de fille au pair à Lausanne, puis une place d’employée de maison chez un agriculteur à Marin-Epagnier. « Avant d’arriver en Suisse, je travaillais dans la ferme de mes parents. Chez cet agriculteur, je faisais un peu de tout, le nettoyage, je ramassais les œufs, je faisais à manger… Chaque jour et chaque saison étaient différents, ça me plaisait beaucoup. »
Après 15 ans dans cette exploitation agricole, la situation professionnelle de son employeur change et elle doit chercher un nouveau travail. « J’ai directement pu être embauchée à Préfargier à 60%, je viens tous les matins. »
C’est également en Suisse qu’elle rencontre Flavio, celui qui va devenir son époux. « Il est aussi portugais, nos parents habitent d’ailleurs dans la même région. » Le couple s’installe ensemble à Marin-Epagnier, où ils vivent toujours depuis 33 ans. « Pour moi, c’est la meilleure commune de Suisse, nous avons tout à proximité ! »
La famille avant tout, entre le Portugal et la Suisse
Le couple à deux enfants, Alexandra, qui est devenue infirmière, et Sergio, éducateur, qui travaille actuellement au département enfant et adolescent·e du CNP. « Je suis très fière qu’ils aient choisi ces métiers, et très fière d’eux en général ! Mon plus grand plaisir dans ma vie, c’est ma famille. »
Une famille avec qui elle aime passer le plus de temps possible, que cela soit à Marin-Epagnier ou au Portugal. Une famille aussi nombreuse, puisque Maria vient d’une fratrie de huit frères et sœurs ! « Chaque année, on essaie de retourner au moins quatre ou cinq fois au Portugal. Nous avons une maison dans la même région que nos familles, à mon mari et moi, et on se retrouve tour à tour chez les uns ou les autres. »
Dans quelques jours, elle s’envolera pour le Portugal pour les fêtes de fin d’année. « Nous sommes chaque fois plus de trente autour de la table, ce sont des moments tellement précieux… Comme dit mon mari, ce n’est pas Noël si on n’est pas au pays! »
Aujourd’hui, si elle ressent une pointe de nostalgie à l’heure de faire ses adieux à sa vie professionnelle, elle se réjouit aussi de cette prochaine étape de sa vie. « Je me dis tous les jours que j’ai de la chance. Ma famille est en bonne santé, j’ai un petit-fils que je garde déjà de temps en temps, et il y a aussi souvent les cousins et cousines qui viennent chez nous passer du temps. Je me réjouis de pouvoir leur consacrer plus de temps, mais aussi de pouvoir avoir plus de temps pour moi. »