À l’occasion de la Journée internationale des aides-soignant·e·s, rencontre avec Fernanda Santos, infirmière cheffe de département, pour parler de ces personnes indispensables au fonctionnement du Centre Neuchâtelois de Psychiatrie.
Si le 26 novembre marque la Journée internationale des aides-soignant·e·s, force est de constater qu’une zone d’ombre plane toujours sur cette fonction. Quel est le rôle de ces professionnel·le·s ? Comment se sentent ces personnes au jour le jour ? Fernanda Santos, infirmière cheffe de département, nous parle de ce métier aussi varié qu’essentiel dans le domaine des soins.
Au CNP, on dénombre six aides-soignantes. La raison d’un chiffre si peu élevé ? « Ce poste n’est présent que dans l’unité de l’âge avancé », précise Fernanda Santos. En effet, chaque patient·e a des besoins différents et spécifiques, que ce soit en fonction de son état de santé général, des circonstances de son hospitalisation ou de son âge.
Les personnes accueillies dans le service de l’âge avancé sont celles qu’il est nécessaire d’aider dans des gestes de la vie quotidienne, comme les soins d’hygiène ou l’aide à la prise des repas. Des activités gérées par les aides-soignant·e·s. Ils et elles ont donc un rôle capital auprès de ces personnes. En plus de représenter une assistance précieuse auprès de ces patient·e·s, les aides-soignant·e·s sont également une présence et un lien social, qui s’avèrent particulièrement importants.
Une équipe actuellement 100% féminine
Et oui, au sein de l’institution, l’équipe d’aides-soignant·e·s est composée uniquement de femmes. Une composition qui fait réfléchir. La brochure de l’OFS « Santé : statistique de poche » pour l’année 2020 montre que le personnel infirmier était composé à 74% de femmes, et cela ne semble pas être différent au CNP. Si Fernanda Santos est fière d’œuvrer pour la diversité dans les équipes, elle observe également « qu’il y a plus d’équilibre, l’équipe est plus joviale, sereine et positive » lorsqu’une certaine mixité des genres est présente.
Lorsqu’on lui demande comment elle procède pour contrebalancer l’absence d’hommes chez les aides-soignant·e·s au CNP, Fernanda Santos confie: « J’essaie d’équilibrer l’équipe en compensant le manque de profils masculins chez les aides-soignant·e·s avec plus de soignants masculins dans l’équipe Infirmière. »
En procédant ainsi, il est possible d’avoir le plus de mixité possible dans l’équipe soignante de manière globale, les aides-soignantes travaillant en lien direct avec les infirmiers et infirmières.
Plus de détails à ce sujet ci-dessous:
« Le travail n’en est que plus varié et enrichissant »
Si l’on imagine facilement les tâches des aides-soignant·e·s dans le domaine somatique, qu’en est-il en milieu psychiatrique ? Ce qui est vraiment spécifique au CNP, en comparaison à certaines institutions somatiques, c’est que l’on ne propose pas un planning à la tâche, mais global. Il s’agit de participer à des activités appartenant à un même groupe type, et non pas de se concentrer sur une seule tâche.
Par exemple, une personne ne passe pas sa journée à faire du rangement. Au contraire, elle sera assignée à l’hygiène et l’organisation de manière générale. « Le travail n’en est que plus varié et enrichissant. Cela permet de créer une atmosphère de travail plus soudée, plus efficace et un sentiment d’appartenance plus important », avance Fernanda Santos. Globalement, les rôles se complètent et l’on peut sentir une structure organisationnelle presque plus horizontale que verticale.
« Elles font un travail de fond vraiment très important et ont la même charge mentale »
Dans les profils destinés au poste d’aide-soignant·e, Fernanda Santos recherche avant tout une réelle capacité à collaborer: « En effet, il est capital dans cette fonction de pouvoir s’entendre avec l’ensemble de l’équipe soignante afin d’atteindre une efficience maximale. Ensuite, il s’agit d’avoir de l’empathie, de la patience et une réelle volonté d’aider et soutenir les patient·e·s. »
Les tâches qui sont confiées aux aides-soignant·e·s constituent « un travail de fond vraiment très important. Ils·elles ont la même charge mentale. Quant à la charge physique, elle est peut-être plus importante pour eux·elles que pour nombre d’autres postes ».
Plus que cela, ces personnes détiennent un rôle capital dans le traitement du patient. Bien qu’elles ne puissent pas exercer certains gestes médicaux délégués, elles sont extrêmement bien placées pour développer une relation privilégiée avec les patient·e·s. « Cela permet de pouvoir faire des retours très précieux au reste des professionnel·le·s, sans toutefois mettre les patient·e·s en porte-à-faux », précise Fernanda Santos.
Au CNP, les aides-soignantes assistent les infirmier·ère·s durant la nuit également. Elles constituent un renforcement non négligeable. Cela permet aux infirmier·ère·s d’être plus serein·e·s dans leurs activités. Le soutien apporté par les aides-soignantes est toujours présent et rassurant pour l’équipe.
À l’occasion de la Journée internationale des aides-soignant·e·s, le mot de la fin revient à Fernanda Santos qui voudrait adresser à son équipe, « un grand merci pour tout ce qu’elles font et continuent à faire. Merci de continuer à vous former à l’interne et de faire ce travail nécessaire, bien que parfois compliqué ».
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