Santé physique et mentale : retrouver un équilibre après le diagnostic

Quand le corps est touché par la maladie, la santé mentale se retrouve forcément mise à l’épreuve. Comment regagner la force de vivre sa vie pleinement alors que ses projets d’avenir sont bouleversés par un diagnostic ? A l’heure où les consultations médicales somatiques intègrent de plus en plus la possibilité d’avoir un soutien psychothérapeutique pour les patient·e·s et leurs proches, Jacqueline Trachsel, Edgar Stutz et Philippe Blandenier témoignent de leur quotidien avec la maladie de Parkinson, et des ressources qu’ils ont trouvées pour faire face à cette nouvelle réalité.

L’esprit et le corps forment un tout. Quand la santé mentale ne va pas, la santé physique en pâtit, et l’inverse est tout aussi vrai. L’annonce d’une maladie grave qui touche le corps représente un choc qui ébranle la personne concernée dans tout son être. Comment alors se relever pour ne pas sombrer ?

En 2012, Jacqueline Trachsel apprend qu’elle est atteinte de la maladie de Parkinson. Pour Edgar Stutz, le même diagnostic tombe en 2020. Cette maladie neurodégénérative, qui touche environ 15’000 personnes en Suisse, n’a pas de traitement à ce jour, les médicaments pouvant seulement agir sur les symptômes.

Après le diagnostic, une nouvelle réalité s’impose alors à eux. Comment faire face à ce quotidien chamboulé par la maladie ? Où trouver les ressources pour affronter cet avenir devenu un peu plus incertain ?

Jacqueline Trachsel et Edgar Stutz le soulignent, l’entourage joue un rôle absolument essentiel dans leur équilibre et leur bien-être au fil des jours. Des proches qui doivent, eux aussi, digérer le choc du diagnostic et réorganiser leur vie et leurs projets face à la maladie qui s’impose.

Depuis 14 ans, Philippe Blandenier partage sa vie avec Jacqueline. Entre les symptômes et l’envie de laisser le moins de place possible à la maladie, il nous raconte comment elle et lui construisent ensemble leur quotidien.

Au-delà de l’entourage immédiat, partager des moments avec des personnes qui vivent les mêmes difficultés peut aussi représenter une ressource précieuse pour le moral et pour prendre soin de sa santé mentale.

A Neuchâtel, Catherine Zaugg anime avec ses collègues un groupe de parole qui accueille les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et leur entourage. Bénévole, elle tient à inviter dès que possible un participant ou une participante extérieur au groupe, comme dernièrement Junior Tshaka. A travers ces rencontres, elle cherche à offrir une bouffée d’air frais aux membres du groupe, en passant quelques heures loin de la maladie.

Si, comme Edgar Stutz, Jacqueline Trachsel et Philippe Blandenier, beaucoup trouvent des ressources en eux et dans leur entourage pour retrouver une certaine sérénité après le diagnostic, pouvoir compter sur l’aide d’un·e professionnel·le de la santé mentale peut aussi s’avérer précieux dans ce genre de situation

Aujourd’hui, face à l’importance démontrée d’une approche duale de la santé, les consultations spécialisées sont de plus en plus nombreuses à allier les expertises somatique et psychique dans la prise en charge des patient·e·s.

Le CNP collabore ainsi étroitement avec le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) et plusieurs consultations comptent parmi leur équipe des collaborateur·rice·s du CNP.

C’est le cas pour le Centre mémoire notamment, une consultation spécialisée dans les pathologies neurodégénératives. Elisa Moro y travaille comme psychothérapeute et offre un soutien psychothérapeutique aux patient·e·s et aux proches qui le souhaitent.

Pour aller plus loin 

Parkinson Suisse : https://www.parkinson.ch/fr/ 
Centre Mémoire : https://www.rhne.ch/centre-memoire 
Groupe d’entraide Parkinson Neuchâtel : https://www.parkinson.ch/fr/entraide/trouver-un-groupe-dentraide 

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