Reconnaître les premiers signes pour prendre la maladie psychique de vitesse

Plus un trouble psychique est pris en charge tôt, plus les chances de rétablissement sont grandes. Etre attentif aux premiers signes peut donc se révéler essentiel, mais comment détecter ces symptômes précoces, qui apparaissent le plus souvent entre l’adolescence et le début de l’âge adulte ? A qui s’adresser en cas de doutes ? Au CNP, un programme dédié à la détection et à l’intervention précoce des troubles psychotiques a ouvert ses portes, une opportunité pour les jeunes concernés et leurs proches.

Dans la majorité des cas, les maladies psychiques se déclenchent entre l’adolescence et le début de l’âge adulte. Bien que ces troubles touchent le plus souvent les jeunes, leurs diagnostics, en particulier pour les troubles psychotiques, ont longtemps été associés à une sentence à vie, sans réel espoir d’amélioration. Face à cela, il n’est pas étonnant que les termes « symptômes psychotiques » et « psychose » suscitent une certaine crainte et deviennent tabous, sans parler de la stigmatisation qui tend à toucher encore les personnes concernées.

La psychose, ça se traite

Or, la recherche le démontre, plus un trouble psychotique est pris en charge tôt, plus les chances de rétablissement augmentent, et ce, de façon drastique. Autrement dit, la psychose, ça se traite !

Il est donc essentiel d’en parler, et de pouvoir identifier les signes précoces d’un problème psychique. Une observation pas forcément facile à faire pendant l’adolescence et le début de la vie d’adulte, période où les changements de comportements sont fréquents et font partie de l’évolution naturelle. Toutefois, certains signes et leur fréquence peuvent indiquer un risque de développement de troubles psychiques :

Expérimenter ce genre de phénomènes de façon ponctuelle peut survenir dans certaines circonstances sans que cela signifie qu’on souffre d’un trouble mental, mais s’ils persistent, ces phénomènes peuvent être le reflet de ce que l’on appelle un « état mental à risque (EMR) ». Cet état touche environ un jeune sur vingt, et s’associe à une souffrance et à des difficultés qui entravent la vie quotidienne. Il indique une vulnérabilité accrue au développement d’un ou plusieurs troubles psychiques tels qu’une dépression, des problèmes de consommation de substances ou un premier épisode psychotique.

Un programme dédié aux troubles précoces à Neuchâtel

Dans ces cas-là, s’adresser à une professionnelle ou un professionnel de la santé est une étape importante. A Neuchâtel, un programme spécialement dédié à la détection et à l’intervention précoce dans les troubles psychotiques (TIPP) a récemment été inauguré au CNP. Il regroupe une équipe spécialement formée à l’évaluation et la prise en charge des jeunes entre 15 et 35 ans qui présentent un état mental à risque ou une psychose débutante.

Déjà en place depuis plusieurs années dans différents centres suisses et internationaux, les programmes d’intervention précoce ont montré des résultats concrets et un impact positif sur la vie des patientes et patients.

L’équipe multidisciplinaire du programme intervient en partenariat avec le jeune et son entourage grâce à un éventail d’interventions spécialisées, personnalisées et proactives pour la promotion du rétablissement de chaque patient. Elle cherche à prévenir la transition vers la psychose ou, pour les jeunes ayant déjà eu un premier épisode psychotique, à réduire le temps de psychose non traitée tout en prévenant les rechutes. La réinsertion sociale, scolaire et professionnelle des participantes et participants fait également partie intégrante du programme.

Le TIPP représente donc un vrai espoir de rétablissement et de vie autonome pour les jeunes concernés et leurs proches.

Infos pratiques

Retrouvez sur le site du CNP plus d’informations sur le programme TIPP Neuchâtel.

Vous pouvez aussi trouver plus d’informations sur l’état mental à risque et la psychose sur le site du projet PsyYoung, qui a pour objectif d’améliorer la détection, l’intervention précoce et le suivi des états mentaux à risque chez les adolescents et les jeunes adultes.

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